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La curiosité d’un jeune garçon (Éric découvre le greffage)

Le jeune Éric de LorimierLa pépinière n’est pas née avec un plan d’affaires ou un prêt bancaire. En fait, elle était presque un accident. On peut dire que la première étincelle de pépinière est survenue en 1975, quand un jeune garçon de 3e année, nommé Éric de Lorimier, tombe par hasard sur l’image du mot greffage dans un dictionnaire Larousse illustré. Il n’en fallait pas plus pour attiser la curiosité du futur pépiniériste.

Le petit Éric se met alors à expérimenter la greffe d’arbres fruitiers, armé de ruban électrique et de grosses branches matures, chargées de feuilles de fruits. Il lui manque décidément quelques connaissances majeures pour réussir! Cependant, ses échecs n’altèrent aucunement son intérêt. C’est lorsqu’il devient adolescent et qu’il a alors l’indépendance pour se rendre à Montréal et visiter la bibliothèque du Jardin Botanique qu’il met la main sur un document expliquant tous les détails à connaître sur ce mode de propagation (rappelons-nous qu’internet n’existait pas!). Il réussit ainsi sa première greffe à 18 ans, sur un pommier sauvage de son voisin, à Rawdon.

Le verger commence avec 3 arbres brisés

Éric en train de greffer des jeunes arbres au printemps

Ce n’est qu’en 1998, après que la vie l’ait transporté dans différentes directions, qu’Éric décide de construire une maison de bois rond à Sainte-Julienne, dans Lanaudière, et d’y planter quelques pommiers. Aucune des variétés de pommiers vendues en centre jardin ne survivait à l’hiver de Sainte-Julienne, en zone 4, qui avait connu une nuit record à -47 C l’un des premiers hivers après qu’Éric s’y soit établi.

Après plusieurs semaines de recherche, il découvre une pépinière au Manitoba qui offre des variétés ayant fait leurs preuves avec des hivers très rigoureux. Fort enthousiaste, il dépense l’entièreté de son maigre budget en commandant trois pommiers. Les arbres arrivent par la poste, brisés… C’est là que renaît son intérêt pour le greffage, laissé de côté depuis ses 18 ans.

Avec trois arbres brisés à greffer, Éric se met à la recherche de porte-greffes et trouve sur le bord de la route quelques pommetiers sauvages qu’il déterre et rapporte chez lui pour y greffer les bourgeons de ses petits pommiers endommagés. Les greffes sont un succès et il se retrouve alors avec dix pommiers plutôt que trois! Puis, de bouche-à-oreille, au cours des ans, les voisins et certains membres de groupes de jardinage s’intéressent à ses arbres greffés et à son verger de collection où il additionne les nouvelles variétés dans le but de tester leur rusticité dans le climat de Lanaudière. Cela n’est encore qu’un passe-temps qui lui permet d’échanger des arbres et des greffons pour agrandir son verger.

L’arrivée de Véronique

C’est en 2007 qu’Éric rencontre Véronique, qui allait devenir son associée. Ils se rencontrent chez Yves Gagnon, un pionnier de l’agriculture biologique, alors qu’elle y fait son stage en production horticole. Pendant qu’il surgreffe un poirier John dont les fruits sont atrocement astringents, il lui raconte l’histoire de sa vie, sa passion pour les fruitiers et ses multiples projets d’autosuffisance à Sainte-Julienne. Il n’en fallait pas plus pour que Véronique s’intéresse à ses projets et décide d’y aménager l’été même.

Quand des projets menés en solo peuvent maintenant être menés par deux personnes, ils peuvent grandir beaucoup plus vite! L’un de ces multiples projets est la pépinière. La demande est vraiment forte, les gens veulent planter des arbres adaptés à leur climat, ils veulent planter des pommiers, des poiriers, des pruniers au Saguenay, en Abitibi, dans le Nord des Laurentides. Tranquillement, Éric et Véronique sélectionnent les meilleures variétés au verger et les propagent pour permettre aux jardiniers de planter des arbres qui vont survivre chez eux. Tout est fait à la main, avec une pelle et une bêche, de façon artisanale.

Éric et Véronique dans la pépinière

La pépinière grandit…

C’est en 2013 que cette aventure qu’est la pépinière s’ouvre réellement au public. L’idée initiale est simplement de produire quelques centaines d’arbres à temps perdu. Puis, peu de temps plus tard, lors d’une conférence sur les arbres fruitiers dans une société d’horticulture, Éric et Véronique rencontrent Mars, un jeune émondeur, qui s’intéresse à la taille des arbres fruitiers. Mars vient d’abord faire un stage de 2 jours pour bien apprendre à tailler les arbres fruitiers, puis décide finalement lui aussi de se joindre à l’aventure. Mars est un amoureux incontestable des arbres et de la nature, mais aussi des machines…  Tranquillement, mais sûrement, il intègre un mini tracteur de 15 forces, puis une planteuse tirée par le tracteur, puis un tracteur un peu plus gros… la mécanisation, quoi que modeste, fait son entrée dans nos pratiques culturales.

Une communauté est née

Puis, nous recevons un jour un courriel d’un étudiant en agronomie qui souhaite venir faire un stage à la pépinière, ce que nous acceptons, sans nous douter que serait là le début d’une autre grande aventure. L’expérience est enrichissante autant pour le stagiaire que pour nous, et nous ouvrons alors les portes à des expériences de stages pour permettre à des jeunes de vivre une expérience différente d’où ils sortiront avec un bagage de connaissances plus grand.

Depuis ce temps, plus de 300 stagiaires et wwoofers sont passés pour en apprendre sur les arbres, mais aussi sur le jardinage, la construction, la confection de conserves, la fabrication de savon, l’apiculture, le pain, les poules et l’autosuffisance en général. À travers ces stagiaires, certains ont eu un coup de cœur assez gros pour vouloir, eux-aussi, s’impliquer dans le projet sur le long-terme. C’est comme ça, donc, qu’Élisabeth, Matthew, Natalie, Eva et Camille sont arrivés. La pépinière est donc devenue une petite communauté presque autosuffisante au niveau alimentaire, où les projets foisonnent et grandissent à la hauteur de la motivation des personnes qui l’intègrent.

Stagiaires Pépinière

Le déménagement à Rawdon et la pépinière aujourd’hui

Après quelques années, le champ d’un demi-hectare à Sainte-Julienne devient rempli et trop petit pour tous les jeunes arbres en pépinière et les projets de vergers expérimentaux! En 2017, la pépinière fait le saut et déménage 10 km plus au nord. Avec maintenant 10 hectares pour mettre en place tous ses projets, la Pépinière aux arbres fruitiers continue de grandir. C’est toujours cette même mission de départ qui anime l’équipe : Voir des arbres fruitiers pousser dans toutes les régions qui étaient considérées non propices à la culture des arbres fruitiers. Un souhait qui nous est cher est de ne plus jamais entendre la phrase « Ça ne pousse pas chez nous les arbres fruitiers. ».

Nos arbres poussent jusqu’à Kuujjuaq, au Yukon, sur la Côte-Nord, au Labrador, au Nord de l’Alberta et aux Territoires du Nord-Ouest. Nous avons même fourni plusieurs centaines d’arbres fruitiers à la Mongolie pour la phase test d’un projet d’autonomie alimentaire. Les arbres fruitiers peuvent réellement pousser et produire partout, mais il faut savoir choisir les bons.

 

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